vendredi 5 novembre 2010

Médiathèque : Les bambins rencontrent les bobines

Un mercredi sur deux, les Neudorfois à partir de 5 ans sont invités à la médiathèque pour une projection, "La bobine du mercredi" : l'objectif ? Susciter l'intérêt des enfants pour des livres et des films hors de la culture du "grand public".

Les enfants découvraient hier trois nouveaux films d'animation avec un thème commun : les éléments naturels.


Les bobines du mercredi
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Samia Jaffre, adjointe au patrimoine, et Sophie Nonnenmacher, auxiliaire de bibliothèque, toutes deux attachés au secteur jeunesse, interroge la jeune assemblée. "La pluie", "l'automne". Il faudra se satisfaire de ces quelques réponses timides.

Noir. Le vent souffle. Deux petits personnages représentés en ombre chinoise façon Kirikou sont en proie à un tremblement de terre, un tsunami, une mousson... Même pas peur. Dans ce monde merveilleux, il suffit de chanter pour arrêter les catastrophes naturelles. Entre chaque séquence, une petite animation didactique explique la formation de ces phénomènes. On se croirait presque à l'école.



Les enfants sont aussitôt happés par la 3D du petit film suivant, coup de cœur de Jeanne Pierson. Du vent, de la poussière, un village africain. Les spectateurs sont fascinés. Pas sûr qu'il aient tout compris au court-métrage muet mais au moins se sont-ils laissés bercer par le souffle de la tempête.

Clin d'œil aux parents enfin. Les bibliothécaires leur ont offert un petit "revival" des seventies avec un dessin-animé entièrement réalisé à l'aquarelle datant de 1972. Un petit bonhomme se roule dans l'herbe en jouant avec le vent. Le rire délirant du personnage, les couleurs flashy clignotantes, les volutes ondoyantes, le tout a un effet plus qu'hypnotique sur la salle.

Difficile ensuite de faire réagir les marmots à ce qu'ils viennent de voir. Les silences se sont succédés. Seule Nesserine et Melia, des habituées des bobines du mercredi, ont bredouillé quelques mots.
Mais qu'importe le but de la séance n'est pas uniquement de faire réfléchir les enfants sur les problèmes climatiques. Il faut aussi les faire emprunter, des dvd et livres. Tout est organisé dans ce sens. Ce sont pourtant les parents qui paraissent le plus profiter de ces projections.


Regarder et emprunter
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Esther Degbe
Noémie Rousseau

jeudi 4 novembre 2010

Des petits soldats envahissent l'îlot Malraux

Mercredi après-midi, en marge de l'exposition « 1870 : la bibliothèque en flammes », la médiathèque a organisé un atelier pédagogique avec Michel Kieffer, créateur de fantassins, pompiers ou cavaliers en bois.
Enfants, parents et curieux y ont découvert, étape par étape, les secrets de fabrication des figurines. Pour passer ensuite eux-même à la pratique.


Des petits soldats envahissent l'îlot Malraux
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Diane Lecorsais et Hélène Ferrard

Une plongée dans le fonds de l'artothèque

Plus que deux semaines avant l'inauguration de l'artothèque à la médiathèque de Neudorf. Dès le 20 novembre, le public pourra emprunter des oeuvres d'art contemporain pendant un mois et pour 25 euros l'année. 500 objets d'art sont prêts à être adoptés. Visite avec Madeline Dupuy, la responsable.

La galerie de la médiathèque de Neudorf n'est pas encore prête, mais les différentes œuvres ont toutes été livrées. Elles attendent sagement dans une arrière-salle. A partir du 20 novembre, les abonnés pourront les emprunter et les installer chez eux pendant un mois et pour 25 euros par an. Madeline Dupuy, la responsable de l'artothèque nage depuis quelques jours dans le papier bulle. Elle déballe les premières pièces.



Ainsi, en cas de dégradation, perte ou vol, les pièces de l'artothèque ne risquent pas de disparaître à tout jamais. Mais les « multiples » sont tout de même des oeuvres en édition limitée. Un seul exemplaire est disponible à l'artothèque de Neudorf. Les autres, qui se comptent sur les doigts d'une main, sont généralement à l'étranger.

Les oeuvres du fonds de l'artothèque ont toutes été sélectionnées par un comité artistique. L'assemblée réunit, trois fois par an, des élus de la CUS, des artistes, collectionneurs et professeurs de la région. Pour Madeline Dupuy, le comité veille à la variété et la qualité de la collection.



Héberger une oeuvre originale chez soi sans l'acheter, faire flirter une photo artistique avec un vase Ikéa... Pour Madeline Dupuy la responsable de l'artothèque, il s'agit d'aller plus loin pour démocratiser l'art.



Sans parler de libre-service, les emprunteurs seront à peine guidés dans leur choix. Qu'ils adoptent une pièce par amour de la décoration ou par amour de l'art, l'essentiel est qu'ils fassent leur choix sur une intuition, un goût et non pas « parce que c'est à la mode ». Madeline Dupuy est convaincue que le temps fera son œuvre et que les abonnés de l'artothèque se familiariseront tôt ou tard avec le concept d'art contemporain. Bien que la responsable elle-même ne puisse en donner une définition précise.



Maintenant que les oeuvres sont dans les mains du public, les emprunteurs n'ont plus qu'à trouver une place de choix dans leur foyer pour accrocher les tableaux. Une fois le pas de la porte franchi, c'est vous les artistes.

Comment emprunter une œuvre à l'artothèque ?
- être détenteur de la carte passerelle multimédia à 25 euros
- fournir une attestation de responsabilité civile pour couvrir le vol ou les dégradations des objets d'art

Pauline Croquet
Noémie Rousseau

mardi 2 novembre 2010

La faute de grammaire culinaire


A gauche, Jean-Pierre Diss, le gérant du Scala ; à droite, Rachid Benchekchou , le gérant de la Scala. (Photo / CUEJ)


Tout commence par une question de grammaire :





Quelques habitants de Neudorf le savent, manger italien ou alsacien, c'est souvent peu de chose : la couleur des nappes, une choppe de bière plutôt qu'un verre de vin, et parfois ... un article défini. Route du polygone, un seul nom, deux adresses : au numéro 96, sur la place du marché, LE Scala : au 44, non loin de la place de l'étoile, LA Scala.

Tous à la navette

Depuis trois ans, la navette du marché Neudorf parcourt le quartier. La centaine de passagers hebdomadaire n'a pas toujours le cheveu grisonnant.

8 heures. Heure de pointe pour les mamies du Schluthfeld. Rue de Saint-Dié, les portes d'immeubles s'ouvrent. La canne sous le bras, elles extirpent des halls, cabas, paniers et caniches. Écharpes écossaises nouées court, feutre vissé sur la tête, on se salue de loin sur le trottoir.
D'un pas tranquille elles viennent se poster à l'arrêt de la navette marché. Toujours en avance, les deux voisines prennent des nouvelles en alsacien. Le petit bus se profile dans la longue rue.




« Vous allez bien Mme Ziegler ?» lance le chauffeur en quittant son siège. Le ticket déjà en main quand la porte s'ouvre, les grand-mères sont ravies des attentions du jeune homme. D'un bras il attrape le cabas, donne l'autre aux dames. Ils sont deux à effectuer le roulement sur la ligne. « Ils sont supers, cools, tranquilles avec les grand-mères. Ils nous connaissent, ne nous bousculent pas et pas besoin d'appuyer sur le bouton pour descendre au retour, ils se souviennent toujours de notre arrêt », confie Mireille Ziegler




Rue Jules Rathgeber, un monsieur entre et se poste aux côtés du chauffeur. Taquineries habituelles : ce matin, la navette est en retard. Mais le passager est plus que compréhensif : « Quand je vais à la pharmacie, il m'attend », sourit l'homme, complice, derrière son épaisse moustache grise.
Les deux amies qui montent à l'arrêt Schluthfeld balaient d'un coup d'oeil circulaire l'habitacle. Estimation du nombre de printemps au compteur des passagers, puis litanie de politesses pour que revienne la place libre à celle que les fringantes petites dames pensent être la doyenne.

Elles se cramponnent à la barre. Rouge à lèvre bien mis, chignon impeccable, l'une d'elles se souvient de l'après-guerre. Du temps où le quartier limité par la route de l'hôpital, Krimmeri et le Heyritz comptait une cinquantaine de commerces. « Quand j'ai emménagé, il y avait des boulangeries, des boucheries et des épiceries. Aujourd'hui tout a fermé et pour la moindre course, il faut compter une demi-heure de marche ! ». La navette ? Une bénédiction. Sans elle, pas de marché pour les passagères. « C'est un groupe de veuves qui s'est réuni dès 2002 pour réclamer une navette », expliquera plus tard Monique Schutser, présidente de l'Association de défense et de promotion du Schluthfeld. « Cinq ans plus tard, nous l'avions ! »

9h30. Madame Hopk a fait la « grasse matinée » aujourd'hui. Avec d'autres curieuses, elle se renseigne sur les emplettes de celles qui ont déjà joué des coudes entre les étals. Le potimarron fait l'unanimité. En soupe ou farci ? Quoi qu'il en soit, il n'est pas besoin de l'éplucher avant cuisson apprend Fatima, une jeune maman qui emprunte la navette pour gagner du temps.





Arrêt Ziegelau. On rembobine les longes des toutous, ramènent les cabas à ses pieds pour faire place à la poussette. Un père et son fils embarquent. Antoine, 5 ans, ne tient pas en place. Le père gronde discrètement, le fils l'ignore royalement. Le père ferme les yeux quand l'enfant fait le cochon-pendu.
Cela fait rire les mamies, les enfants turbulents.

Esther Degbe
Noémie Rousseau

lundi 1 novembre 2010

Îlot Malraux : une association pour un quartier « à cheval »

Cohabiter avec un centre commercial n'est qu'un des
enjeux auxquels les habitants de l'île Malraux doivent faire face.

(Crédits photo D. Lecorsais/ H. Ferrard)
Depuis l’été, le quartier de Neudorf compte une association de plus : l’association des résidents des Rives de l’ Étoile, qui a pour but de préserver le cadre de vie dans ce quartier écartelé entre le centre-ville et le Neudorf.

Même s’il existe déjà plusieurs associations dans les environs, les habitants de l’île Malraux ont éprouvé le besoin de se réunir : regroupant cinq immeubles dont des bâtiments publics, privés et des logements sociaux, cette zone résidentielle d'environ deux cents logements située au-dessus du centre commercial a un caractère tout à fait particulier.

samedi 30 octobre 2010

Port-du-Rhin : l'immeuble rhabillé pour l'hiver... d'une bâche

L'hiver risque d'être particulièrement rude et long pour les habitants du 10 rue Coulaux. Depuis la démolition de l'hôtel Ibis, les occupants de l'immeuble attenant ne sont séparés de l'extérieur que par une fine cloison de 6 cm et... une bâche posée la semaine dernière. 

(Photo CUEJ / Noémie Rousseau)

Branle-bas de combat au 10 rue Coulaux, des trous apparaissent à tous les étages. L'habitante au 6e est tombée sur les deux coupables.



« Je détiens le record de l'immeuble, j'ai trois trous dans mon mur ». Badia Raihani, propriétaire de son appartement, rit jaune.
Les Alpinistes du bâtiment, entreprise spécialisée dans les travaux en hauteur, interviennent sur le pignon de l'immeuble mis à nu par la disparition de l'hôtel. Les deux cordistes n'ont jamais réalisé de tels « travaux d'isolation » : la pose d'un patchwork de bâches. Une « mesure d'urgence » commandée par le syndic de la copropriété. Objectif : éviter qu'à la première pluie battante l'on patauge dans les salons. Les conduites d'eau et de chauffage, apparentes sur la façade, ont été protégées par de la laine de verre. Elles menaçaient d'exploser sous l'effet du gel.

L'hôtel tombé, les habitants sont, depuis, séparés de l'extérieur par une fine cloison de seulement six petits centimètres, la largeur d'une brique. Alors inévitablement, le foret de 25 cm des ouvriers à l'assaut de la paroi pour clouer les bâches est en train de transformer l'immeuble en véritable gruyère.